Jadis, je fus un enfant. Je le crois du moins, ce qui en soi n’est pas si mal, puisque le passé, quoi qu’en pensent certains est de toute façon incontrôlable. Je portais déjà le même nom et ur mon visage devaient sans doute sourdre ces traits sans grâce qui composèrent ensuite ma physionomie adulte, et qui se décomposent aujourd’hui. Ce nom, je le partageais bon gré mal gré avec les êtres qui formaient l’entité plus ou moins large et diversement appréciée d’une famille. Près de moi, il y avait ma soeur Rachel, de sept ans plus âgée que moi et qui, dès que j’eu l’âge de comprendre et de retenir ce qui se passait autour de moi, m’a toujours semblé préoccupée par la quête d’un mari – avant de le rencontrer, parce qu’elle craignait de n’en jamais trouver ; ensuite, quand il se perdait dans les bistrots de la ville parfois plusieurs jours durant. Rachel… tu n’étais pas superbe mais enfin, tu étais ma soeur et j’aurai souhaité avoir un autre beau-frère que ce fainéant de Moïshe – regrets tardifs, tu m’excuseras. J’ai pourtant fait ce que j’ai pu…
Dans ce roman, nous découvrons Adam, un petit Juif polonais. Dans la première partie, il nous raconte sa vie, sa famille, ses amours, ses envies de petit garçon. Dans la deuxième partie, il nous parle toujours de sa vie mais « après ». Après quoi? Après les camps de concentration. On n’en parlera pas du tout pendant ce roman. Nous découvrons juste Adam, le jeune garçon et puis ce qu’il est devenu après. On a l’impression d’avoir affaire à une autre personne. Un roman tout en finesse, qui montre comment une épreuve si terrible peut changer un homme. Vincent Engel arrive à revisiter le thème de la Shoah avec un tout autre regard. Une chose est sûre: après avoir lu ce roman, vous n’oublierez plus jamais Adam Weinberger…
Auteur: Vincent Engel
Titre: Oubliez Adam Weinberger
Edition: Le livre de poche
Genre: Roman
Pages: 316
[…] Le style est toujours gracieux, élégant et juste comme je l’avais déjà remarqué dans Oubliez Adam Weinberger. Les mots glissent tous seuls et on déguste chaque jolie phrase qui se présente à […]