Résumé:
Edgewood est un monde à l’intérieur des mondes, le lieu où les arcs-en-ciel rejoignent la terre. La future femme de Smoky, Daily Alice, l’attend, juchée sur le seuil de sa maison délirante aux multiples visages et au jardin foisonnant. Smoky doit délaisser ses habitudes de citadin pour apprivoiser cette contrée et vivre au sein de cette famille au sourcil unique…
Mon avis:
Déroutant… voilà le mot qui décrit le mieux ce roman pour moi.
Déroutant car John Crowley ne fait pas de la fantasy classique. C’est plutôt de la fantasy cachée. Si vous cherchez un monde plein de fées, elfes, ogres et je ne sais quelles autres créatures imaginaires alors passez votre chemin. En revanche, si vous voulez découvrir un monde sans ces dernières, vous avez trouvez la bonne référence.
Le parlement des fées est une saga familiale régie par un Conte qui décide tout pour eux. Au début, on découvre ce monde étrange grâce à Smoky qui débarque là en même temps que nous mais rapidement, je me suis détachée de lui par certains évènements.
Déroutant aussi car mon esprit s’est vite embrouillé. J’ai eu du mal à découvrir qui est le fils de l’un, la grand-mère de l’autre et tous les autres liens familiaux. Si en plus, on appelle deux personnages pareils, ça ne me facilite pas la tâche n’est-ce pas ? C’est donc un roman très complexe que j’ai eu beaucoup de mal à lire rapidement. Il m’a fallu presque deux semaines pour 435 pages … et en me forçant. Le style est vraiment très ardu. Je n’arrivais pas à lire plus de trente pages par jour…
Autre point négatif : j’ai eu l’impression de retourner en enfance. Quand on sent que l’auteur va nous dévoiler quelque chose, on brûle d’impatience et … pour finir rien du tout ! J’ai eu l’impression d’être comme une enfant à qui on disait « Tu comprendras quand tu seras grand ». Rien de plus frustrant quoi…
Mais je suis quand même contente de découvrir une autre forme de fantasy même si je préfère largement la fantasy « normale ». Ce premier tome vaut le coup ; il faut juste s’accrocher.
J’entame directement le deuxième tome, en espérant que John Crowley me trouve assez grande pour me dévoiler tous ses secrets.
Extrait (p.142):
Dans les forêts des temps primordiaux, par une lutte inimaginable qui dura un temps infini, la race de l’Homme se sépara de ses proches cousins les singes velus. Il semblait y avoir plus d’une tentative de l’Homme pour se différencier ; toutes avaient échoué, ne laissant aucune trace à l’exception occasionnelle d’un os présentant quelques anomalies. Des impasses. Seul l’Homme avait maitrisé la parole, le feu, la fabrication de l’outil, de telle sorte qu’il avait été la seule créature douée de conscience à survivre.
Vraiment ?
Supposons qu’une branche de notre vieil arbre généalogique, une branche « a priori » condamnée à se flétrir, ait en fait survécu en apprenant des arts aussi neufs pour le monde, mais résolument différents du façonnage des outils et de l’édification des feux que pratiquaient ses cousins mal dégrossis, nous-mêmes. Supposons qu’en lieu et place ils aient appris la dissimulation , le rapetissement, la disparition et une façon d’aveugler les yeux des observateurs.
Supposons qu’ils aient appris à ne laisser nulle trace ; ni tumulus, ni silex, ni glyphe ; nul os, nulle dent.
Sauf qu’à présent les arts de l’Homme l’avaient rattrapés, on avait découvert un oeil assez placide pour les voir et enregistrer le fait. une rétine de celluloïd et de sels d’argents moins oublieuse, moins facile à tromper ; un oeil qui ne pouvait nier ce qu’il avait vu.
Cet extrait ne reflète pas vraiment l’atmosphère du livre mais je l’aime beaucoup !
Je tiens tout particulièrement à remercier Livraddict et les éditions Points de m’avoir fait découvrir ce livre.
Auteur: John Crowley
Titre: Le parlement des fées, 1 : L’orée des bois (VO: Little big)
Genre: Très légèrement fantasy, saga familiale
Editions: Points
Pages: 345