Comme certains (beaucoup ?) le savent, la question de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes est un combat qui me tient particulièrement à coeur. Alors quand j’ai vu cette couverture, ça m’a interloquée. Le symbole de la femme mêlé à ce poing et surtout ce titre « Moralopolis ». De quoi s’agit-il ?
Hé bien d’une dystopie un peu particulière… Nous sommes en France en 2050 et les féministes radicales (même si je n’aime pas ce mot, ce ne sont PAS des féministes mais bref, je ne vais pas lancer le débat ici 😀 ) ont pris le pouvoir. Paris est devenue Moralopolis et les comportements machistes sont traités de manière extrême : camp de redressement, emprisonnement, cours données aux enfants pour expliquer aux petits garçons comment traiter les filles et aux filles comment porter plainte dès qu’un homme leur parle trop crûment…
Frank est le personnage principal de ce roman. C’est un jeune homme élevé par des parents un peu bobos dans l’âme qui n’ont pas jugé utiles de lui faire passer le test génétique à la naissance. Lorsqu’après plusieurs d’années de relations avec sa petite amie, celle-ci lui demande de faire le test avant de penser au mariage et aux enfants, il accepte de suite. Ce test est un peu un rite de passage pour les couples, en effet, il dresse tout le comportement de l’individu sur base de ses gênes. Lorsque chacun découvre les résultats de l’autre, c’est le drame : Frank a le gêne du viol c’est-à-dire qu’il a de grandes chances de violer à son tour.
Moralopolis est vraiment un livre choc plein de violence. Il m’a bien secouée et apporte pas mal de réflexions sur les actions et l’excès de prévention qu’un régime totalitaire de la sorte peut engendrer. Mais si j’ai un seul reproche à faire à ce livre, c’est qu’il n’est que dans l’excès. Il n’y a aucune demi-mesure dans les personnages et dans leurs actions. J’aurais aimé trouvé des personnes plus mesurées et pas ce gouffre entre les femmes et les hommes. Même si certains se questionnent parfois sur cette société, cela reste tout de même trop timide.
Mais malgré cela, Moralopolis est vraiment un roman marquant par les thèmes qu’il aborde. Le personnage principal est également un gros atout, il est très ambigu et on le déteste autant qu’on l’apprécie.
Ce livre est ma première participation pour le challenge SFFF au féminin :
Auteur : Catherine Marx
Titre : Moralopolis
Edition : Tabou
Genre : Dystopie, Anticipation
Pages : 263
D’autres avis : Flo Tousleslivres
« Le symbole de la femme mêlé à ce point ».
Il s’agit plutôt d’un poinG 😉 (et là commencent les risques de mauvais jeux de mots)
Parmi les textes anciens de SFFF au féminin, je signale La Conquête de Gola de Leslie F. Stone qui date de 1931 : http://archeosf.blogspot.fr/2011/08/leslie-f-stone-la-conquete-de-gola-1931.html
Le dernier article de Ferocias : Le Journal téléphoné… sans fil (1907) et la fin du livre
Merci de l’avoir remarqué, c’est corrigé.
Merci pour cette référence. Je file voir ça !
Hum. Sur ton suivi lecture j’avais déjà pas été très attirée par le pitch (et je suis contente que tu dises que ce ne sont pas des féministes ^^) mais j’étais curieuse. Et ce que tu dis que les excès ne me branche absolument pas au final, tant pis.
Pour du féminisme abordé délicatement en SF je te conseille toute l’œuvre d’Ursula Le Guin qui en est imprégnée 🙂
Le dernier article de Lelf : Subliminale (Lise Syven)