Si ce livre est arrivé dans mes mains, c’est vraiment par pur hasard. Je fouinais chez mon bouquiniste préféré et dans la boîte où il n’y avait pratiquement que des SAS, j’ai découvert ce petit livre tout perdu qui a vite trouvé refuge dans ma bibliothèque. Je cherchais justement un auteur commençant par Z pour mon challenge ABC, hop trouvé !
Résumé:
C’est l’histoire d’une enfant. Elle découvre le désir, un désir sexuel obsédant, irritant. Elle a besoin d’amour, mais pas celui de sa mère car elle veut aimer un homme. Son père s’absente sans cesse, il a une autre vie. Elle choisit alors un inconnu qui vaque avec indolence dans la piscine où les jeunes filles se rendent avec l’école ; et elle s’abandonne entièrement à un amour immense et très pur, comme seul un enfant peut aimer. Ecrit dans une langue admirable de concision et de finesse, Sombre printemps est devenu un roman culte, composé aux lisières de la raison.
Mon avis:
Voilà le livre que j’ai choisi pour commencer mon année de lecture. J’ai beaucoup aimé l’écriture simple et brève de Unica Zürn. Mais la concision a un prix… J’ai été un peu déçue qu’on ne rentre pas plus dans les détails mais finalement je trouve ça mieux sinon ça aurait été nauséabond. Je me suis très vite attachée à cette petite fille car même si elle va dans les excès dans son amour platonique, qui n’a jamais été, durant son enfance, amoureux d’un adulte ? Voilà le grand thème de ce tout petit roman. Unica Zürn nous prouve ici que l’amour d’un enfant n’est pas moins fort qu’un autre. En conclusion, un très bon livre pour ceux qui se disent que les amours d’enfants ce n’est pas sérieux… Attention, il y a quelques scènes choquantes.
Ma note est un peu basse car je pense que ce livre ne va pas rester longtemps dans mon esprit… Je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs.
Auteur: Unica Zürn
Titre: Sombre printemps
Edition: Motifs
Genre: Témoignage, autobiographie
Pages: 115
Extrait (p.21):
Parfois, les enfants sont pris de joie à se sentir échapper à la pesanteur. Avec une témérité folle, ils sautent du mur. le plus haut et, tels des chats, ils atterrissent en douceur sur les mains et sur les pieds. Ils dansent, ils tournent sur eux-mêmes toujours plus vite jusqu’à être pris de vertige et tomber.Ils jouent à la princesse et aux brigands, et la princesse vole d’un épais buisson à l’autre pour se cacher des brigands. Si elle est quand même prise, les brigands se changent en Peaux-Rouges qui attachent leur victime au poteau et tirent sur elle arcs et flèches. Le jeu est dangereux mais c’est cela qu’elle veut. On lui bande les yeux. On allume un feu si près de ses vêtements qu’ils commencent à brûler. On lui tire les cheveux, on la pince, on la boxe. Pas une plainte ne s’échappe de ses lèvres. Elle souffre en silence, perdue dans des rêveries masochistes où les idées de vengeance et de représailles n’ont pas de place. La souffrance et les douleurs lui font plaisir.
Et voilà, j’entame ainsi mon challenge ABC 2010 !
Bilan : 1/26
[…] en dise si long. Mais c’est quasi mon seul regret. Ma note est un peu basse car comme pour Sombre Printemps de Unica Zürn, j’ai la conviction que cette histoire ne va pas me rester en mémoire […]