Mon avis :
Dans le studio Ghibli – Travailler en s’amusant reprend le témoignage de Toshio Suzuki, le producteur du studio. Mélange de biographie et d’anecdotes, ce petit livre nous transporte au cœur de cette petite entreprise.
Bon, je commence par le gros défaut de ce livre : il n’a ni queue ni tête. C’est une suite de petites histoires concernant le studio Ghibli. Toshio Suzuki confond aussi certaines dates, il s’en excuse d’ailleurs dès le début du livre.
Mais n’empêche que ce livre m’a énormément plu ! Maintenant, je connais le contexte de production d’à peu près toutes les oeuvres du studio et j’ai envie de tous les regarder à nouveau. Je pense que j’aurai un tout autre regard sur ces dessins animés.
Dans ce livre, on en apprend aussi énormément sur Hayao Miyazaki et sur Isao Takahata, les deux grands réalisateurs. Ils ont une manière de travailler très différente. Pourtant, on se rend compte qu’au fond, ils sont restés de grands enfants.
Voilà donc un livre à offrir à tout amoureux des studio Ghibli mais je vous préviens, il risque d’être encore plus fan ;).
A noter que ce livre est sorti en 2008, on n’y parle donc pas d’Arrietty – le petit monde des chapardeurs.
Et ça commence ainsi :
Je n’ai jamais songé à revenir sur ce qu’a été mon travail, à en faire l’inventaire. Parce qu’il me semblait qu’en classant les choses et en faisant le bilan on quittait le terrain.
C’est pourquoi je ne cherche pas à garder en mémoire ce que j’ai fait. Ou plutôt je crois qu’il vaut mieux oublier, et, parfois, il m’arrive même de m’y efforcer. « Quand je remets les compteurs à zéro, le projet suivant se passe bien » : pour moi, c’est une formule consacrée. Dans quelles circonstances en suis-je venu à raisonner ainsi ? À vrai dire, même cela est flou, mais il est possible qu’il y ait un lien avec le fait qu’à l’université je lisais les poèmes de Kenji Miyazawa (1896-1933) et que j’étais influencé par Shûji Terayama (1935-1983). Voilà ce que j’ai appris d’eux, à ma façon : ce qui est fini est fini ; ce qui compte, c’est l’instant présent. L’important, c’est maintenant, l’immédiat. Le passé n’a plus d’intérêt. Avec Hayao Miyazaki – Miya, comme je l’appelle -, voilà une trentaine d’années que nous nous parlons presque quotidiennement, mais nous n’avons jamais discuté du passé. Nous parlons toujours de maintenant. Nos conversations portent sur ce que nous devons faire maintenant, et aussi sur ce que nous ferons dans un an. Rien qu’avec ça, nous avons une multitude de choses à nous dire. Miya est un spécialiste de l’oubli. Et je crois que son secret de fabrication des films est lié à ça. Quand on a autant d’oeuvres à son actif, normalement, on se base dessus pour le prochain projet, n’est-ce pas ? On mise sur sa technique et son savoir-faire, on les creuse, c’est vers cela qu’on se tourne en premier. Mais Miya, non. Sa façon de relever le défi est celle d’un réalisateur débutant. C’est son originalité en tant qu’artiste, mais c’est peut-être aussi parce qu’il ne se souvient pas de ce qu’il a produit.
Auteur : Toshio Suzuki
Titre : Dans le studio Ghibli – travailler en s’amusant
Edition : Kana
Genre : Témoignage
Pages : 226
Ça doit être vraiment sympa de lire comment se fabrique une production Ghibli !
Oui, super intéressant !
Ca doit être sympa à découvrir en effet. Est-ce qu’ils parlent de leur début avec le dessin animé Sherlock Holmes par exemple?
Non, on commence avec la rencontre entre l’auteur (Toshio Suzuki, le producteur) et Miya et Takahata. A l’époque, ils venaient de terminer Horus et bossaient sur Nausicaä.
Oh… je crois que voilà un livre qui va se retrouver en tête de ma liste au Père Noël. ^^ Merci de nous l’avoir fait connaître Iluze, je n’en avais jamais entendu parler !!
Lya.
Il est sorti il n’y a pas longtemps, c’est pour ça 😉