Cette histoire raconte l’enfance de Setsuko Kobayashi, une petite fille née après la seconde guerre mondiale. Le Japon comme sa famille se reconstruisent peu à peu.
Si je n’avais pas vu le nom de Sophie Tagel, j’aurais pu croire que ce roman était signé par un Japonais ou une Japonaise. Le style fait très nippon et l’histoire est tellement bien décrite qu’on a vraiment l’impression d’y être. De cette manière, l’écrivaine se rapproche fortement d’Arthur Golden d’après moi. Elle a vraiment su capter l’essence du Japon !
Les personnages sont hauts en couleur et chacun a son propre caractère, sa propre façon d’agir dans cette famille réputée. J’ai été fascinée par la mère de Setsuko, Yasuko. C’est vraiment mon personnage préféré. Cette femme froide, autoritaire et snob m’a d’autant plus attirée lorsque son masque de femme parfaite s’est fissuré.
Ce roman parle du poids des traditions, de la réputation de la famille qu’il faut préserver à tout prix. Et avec Sotsuko, on se rend compte que ces préoccupations commencent dès le plus jeune âge. On y parle aussi de l’influence américaine qui gagne peu à peu tous les ménages nippons. Sophie Tagel nous offre ici une vision complète du Japon d’après-guerre.
La fin m’a surprise. J’aurais aimé rester encore un peu plus aux côtés de Setsuko, découvrir le reste de sa vie. 100 ou 200 pages de plus aurait été idéal.
Finalement, ce premier roman de Sophie Tagel est une réussite. Le style est très entrainant et j’ai dévoré les 200 pages que contient ce livre en moins de 24 heures. C’est une très bonne surprise. Je regrette seulement sa longueur. J’aurais aimé rester avec tous les personnages qui composent cette famille un peu plus longtemps.
Le petit plus : Le blog de Sophie Tagel qui est une petite mine d’or d’informations sur tout ce qui concerne le roman ainsi que le Japon. J’ai déjà noté la recette du porc aux sésames de Tokyo ;).
Et ça commence ainsi :
« Je poussai mon premier cri neuf mois après la grande défaite, le grand déshonneur japonais. Le 15 août 1945, il fallut « accepter l’inacceptable » : le Japon, orgueilleux et autrefois puissant, fut humilié. Mes parents, comme des millions de japonais, durent se résigner la mort dans l’âme à notre échec : le Japon était vaincu. Des années durant, l’image de la bombe nucléaire, immense champignon mortel, resta gravée dans nos mémoires. »
Auteur : Sophie Tagel
Titre : Le karma de Setsuko Kobayashi
Édition : L’Harmattan
Genre : Littérature générale
Pages : 200
D’habitude, je préfère lire une histoire japonaise écrite par un auteur japonais, mais je vais sûrement me laisser tenter par celui-là !
Moi tant que c’est bien écrit, ça me va !