Dans le coeur de Maria, il y a d’abord un garçon, Marcus, trois ans. La grand-mère et le petit fils adoré partagent le goût des oiseaux et partent souvent ensemble à la chasse aux plumes. L’arrivée du deuxième petit-enfant va sonner le glas d’un bonheur banal, entre les bacs du salon de coiffure où Maria travaille et la résidence modeste où elle vit avec un homme qu’elle ne regarde plus vraiment. Cette naissance cristallise les tensions familiales. L’éducation de Marcus faisait déjà grincer les dents : il joue avec des jeux de fille comme de garçon, porte des robes, décide de changer son prénom en « Pomme »… Cette fois un cap est franchi. La fille de Maria et son compagnon sont inflexibles : nul ne connaîtra le sexe du nouveau-né. « C’est un bébé » annonce-t-on laconiquement à Maria. Ni fille, ni garçon, ni « il », ni « elle », Noun sera l’un des premiers humains délivré des diktats de genre. Le choc est terrible. Comment aimer quand on ne peut nommer ? Abasourdie, abandonnée de tous, Maria se débat auprès de l’enfant interdit pour trouver sa place et ses mots. Rejetée, perdue, elle perd son emploi, s’isole. Reste l’éblouissement de sa tendresse pour Marcus, restent les oiseaux qui les réunissent. Modestement, à la seule force de son amour, Maria va tenter de se reconstruire et de retisser les liens perdus.
J’étais intriguée de découvrir cette histoire, non pas pour en savoir plus sur Maria mais bien sûr le choix de sa fille et de son compagnon de ne pas dévoiler le sexe de leur second enfant, même après la naissance.
Au final, je suis un peu déçue par ce roman mais je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même. Comme le laisse supposer le titre et la quatrième de couverture, le centre de ce récit reste Maria, ses doutes, ses craintes, son amour pour ses petits enfants. C’est une femme tendre mais qui m’a souvent agacée de ne pas partager les sentiments de sa fille. En fait, pour le coup, je suis vraiment plus proche de sa fille qu’elle. Du coup, quand elle la critique dans sa tête, j’avais un peu l’impression que c’était mes propres choix éducatifs qu’elle critiquait.
Bref, je n’ai pas su assez m’attacher à Maria, qui est pourtant un personnage, intéressant et complexe.
La plume d’Angélique Villeneuve que je découvre ici, est tendre et poétique. C’est un grand plaisir de lecture que j’ai éprouvé malgré une intrigue que je trouve un peu faible.
Bref, ce ne sera pas un roman qui restera gravé dans ma mémoire même si on ressent beaucoup d’amour dans ce texte.
Autrice : Angélique Villeneuve
Commencé le : 20/02/2018
Terminé le : 20/02/2018
Edition : Grasset
Genre : Contemporain
Pages : 180
Sorti le : 07/02/2018
Note : 2/5