Paris, septembre 1870, la guerre fait rage. Les premiers obus tombent sur la ville assiégée. Le peuple meurt de faim tandis que l’aristocratie se réfugie dans l’orgie et le spiritisme. C’est dans cette atmosphère chaotique que Paul Lefèvre, énigmatique commissaire assidu des maisons closes parisiennes, et son ami, l’inspecteur Bernard Bouveroux, homme curieux et cultivé, auront à résoudre une série de crimes hors du commun. Toutes les victimes portent un message, sous forme de vers extraits du très controversé recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, mort trois ans auparavant.
Dans ce roman, j’ai aimé deux choses : le contexte historique et le style de l’auteur. Mais tout le reste me fut désagréable…
C’est dommage car vraiment l’univers est intéressant. Le climat tendu se ressent bien dans ce livre. J’aurais aimé être encore plus au coeur de l’Histoire, celle avec un grand H mais ici, on s’attarde plus sur une série de meurtres étranges qui sont à chaque fois accompagnés d’un poème de Baudelaire.
C’est donc une enquête criminelle qui doit être résolue par la police. Mais là, où en général, j’arrive à m’attacher à certains commissaires ou enquêteurs, ici, je les ai trouvé abjects tout du long. Atteints de nombreux vices, ces policiers m’ont parfois paru pires que les criminels eux-mêmes. Non impossible de m’attacher à eux, si j’avais pu, je les aurai fui comme la peste.
Il y a également une atmosphère malsaine qui pèse sur tout le roman. On a l’impression d’être des gros voyeurs. Le sexe est ici bien représenté mais rien d’émoustillant là-dedans. C’est de la copulation crade, perverse qui atteint son apogée dans la douleur avec la douleur des femmes.
Bref, même si j’avais hâte d’avoir le fin mot de l’histoire (qui tarde d’ailleurs, l’auteur n’hésitant pas à aller dans des directions totalement inutiles avant d’atteindre son but), j’étais bien heureuse de refermer ce roman et de m’éloigner de cette ambiance si morose.
Peut-être que tout ce trash vous plaira, surtout si vous êtes un peu lassés des polars traditionnels. Mais pour moi, ce fut vraiment trop. Dommage car le style ancien de Bob Van Laerhoven me rappelait les grands auteurs du policier tels que Poe ou Conan Doyle.
La vie et la mort avait appris au commissaire à aimer la poésie et les femmes légères. Pourtant, à cinquante-trois ans, Paul Lefèvre aurait été bien en peine de dire s’il prisait plus la poésie, cette émotion abstraite dont les racines se perdent dans l’origine des temps, avant la naissance du langage, ou l’accouplement qui, tel un lézard préhistorique, s’insinue dans le cerveau et mord quand bon lui semble.