Cela fait une bonne décennie (oui, rien que ça) qu’on me recommande Maus. Et honnêtement, je n’avais aucunement envie de le lire. D’abord, l’anthropomorphisme, ce n’est pas vraiment mon kiff. Le sujet de la deuxième guerre mondiale, j’avoue que j’en ai limite fait une overdose après mon adolescence, tellement je lisais ou regardais des histoires relatives à cette période. Et puis, l’argument principal : je déteste le style de dessins d’Art Spiegelman. Ce n’est vraiment pas pour être méchante mais je ressentais énormément d’aversion, rien qu’en voyant quelques cases.
Et puis, le temps passe, je vieillis, je me réinscris à la bibliothèque et je renoue de plus en plus avec mes lectures d’enfances à savoir les BD grâce au rendez-vous de la BD de la semaine. Et évidemment, Maus est là, trônant fièrement à la bibliothèque. Je n’ai rien à perdre à part l’emprunt de 50 cents alors pourquoi pas, au moins, je pourrais dire à ceux qui me le recommandent à cor et à cri : voilà, c’est fait, je n’ai pas aimé, on peut parler d’autre chose ?
Et puis… je m’installe calmement chez moi, j’ouvre le livre, le referme quelques heures plus tard et j’ai la douloureuse impression de m’être pris une claque. Voilà, un coup de coeur, un vrai, celui qui te retourne l’estomac et l’esprit. Alors, comment Maus a sû me convaincre au final ?
Je pense que c’est l’authenticité des personnages. Maus raconte l’histoire du père d’Art, qui a survécu au régime nazi et aux camps de concentration. D’habitude, on glorifie souvent les rescapés de ce genre de cauchemars. Le père d’Art, lui, est profondément humain. Il a plein de défauts : radin, raciste, râleur,… Il est tout simplement invivable au quotidien. Il a évidemment des bons côtés également mais j’ai aimé voir cette faiblesse, qui permet de ne pas l’aduler pour ce qu’il a vécu.
J’ai aussi adoré suivre cette histoire des yeux d’Art, comme lui, on essaye de reproduire l’histoire, on suit sa relation si conflictuelle avec son père, sa difficulté à mettre tout ça en dessin.
Art Spiegelman est également arrivé à me faire prendre conscience de la tension quotidienne que devaient avoir son père et sa mère à ce moment-là. Chaque choix peut avoir des conséquences dramatiques et de nombreuses personnes ont péri. Faut-il partir maintenant ou attendre un peu ? Envoyer l’enfant au loin ou le garder près de nous ? Accepter ou refuser les convocations ? Comment peut-on vivre en sachant que chacune de nos décisions peut mener notre famille à se faire tuer ? C’est juste inconcevable…
Et les dessins au final ? Ben, je m’y suis faite immédiatement, je n’ai absolument pas vu le temps passer en lisant cette BD. Le fait de représenter les différents peuples par des animaux est plutôt bien choisi et permet de bien se situer dans l’intrigue.
Bref, un chef d’oeuvre !
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