Un mouvement social se développe depuis quelques années déjà en faveur de l’enfant, sans avoir été organisé ni dirigé par aucun initiateur. Il a surgi comme une évolution naturelle dans une terre volcanique où s’allument çà et là des foyers épars. C’est ainsi que naissent les grands mouvements. Sans doute, la science y a-t-elle contribué; on peut la considérer comme l’initiatrice du mouvement social de l’enfant. L’hygiène a commencé par combattre la mortalité infantile; elle a ensuite démontré que, scolairement, l’enfant était une victime du travail, un martyr méconnu, un condamné à vie, en tant qu’enfant, puisque, finie l’époque de l’école, l’état d’enfant est fini, lui aussi. L’hygiène scolaire le décrit malheureux, l’âme contractée, l’intelligence fatiguée, les épaules courbées, la poitrine rétrécie jusqu’à le prédisposer à la tuberculose; ce n’est pas devant un travail d’ouvrier qu’on le met, mais devant sa condamnation.
Montessori, voilà un mot qu’on utilise aujourd’hui à toutes les sauces : jouets, écoles, méthode d’apprentissages,… J’avais envie de revenir aux sources et donc de lire les écrits mêmes de Maria Montessori. Ce livre-ci est une bonne introduction à sa manière de voir l’enfance.
Alors, j’ai trouvé ce livre très intéressant. Maria Montessori avait de nombreuses très bonnes idées et je peux comprendre pourquoi elle a du succès aujourd’hui. Néanmoins, je ne sais s’il faut le mettre sur le dos de Maria Montessori ou de la traduction, j’ai trouvé le ton de ce livre très culpabilisant. La doctoresse a l’air de tout savoir mieux que quiconque. Je comprends mieux pourquoi aujourd’hui, la méthode Montessori peut sembler si stricte, si figée. Même si elle a elle-même dit sur la fin de sa vie que son travail devait continuer à évoluer, en lisant ses ses écrits, on a l’impression de lire un manuel à suivre coûte que coûte.
C’est aussi un livre à remettre dans son temps. Je le redis, même si je suis assez critique, Maria Montessori a eu énormément de bonnes idées et elle a très bien compris comment fonctionnent les enfants. Elle était vraiment novatrice pour l’époque. Toutefois, on ressent tout de même un décalage par rapport à aujourd’hui. La dichotomie qu’elle fait entre les pauvres et les riches, le rôle du père et de la mère, etc. correspondait sûrement à ce qu’elle vivait dans les années 30 mais n’est plus actuel.
Bref, voici un livre très intéressant. Je suis contente d’avoir enfin lu « la source » même de la méthode Montessori. J’en lirai peut-être d’autres à l’occasion mais cela ne m’empêchera pas d’y avoir un regard critique.
Auteur : Maria Montessori
Titre : L’enfant
Edition : Desclée de Brouwer
Genre : Non fiction, éducation
Pages : 216
Je porte un peu le même regard que toi sur la sauce Montessori qu’on nous assène actuellement. Revenir à la source est une bonne initiative et il faudrait que je prenne le temps de faire pareil.
Oui, c’est vraiment bien de revenir à la source, je confirme !