Mon avis :
El Sexto est un récit en partie autobiographique. José Maria Arguedas nous explique le quotidien des prisonniers d’El Sexto, à Lima, au Pérou, dans les années 30.
El Sexto est un récit poignant sur la vie carcérale. Les évènements qui se passent dans cet endroit reclus sont dramatiques. Le plus choquant est évidemment que les gardiens sont soit complices soit indifférents à tout ce qui se trame là-bas. On a ici affaire à plusieurs personnalités mais c’est Gabriel, le narrateur qui m’a le plus touchée. C’est un jeune homme qui fut enfermé car il a participé à des mouvements étudiants d’opposition. C’est le rêveur de l’équipe qui tente comme il peut de garder ses principes, ses valeurs. Malheureusement, je trouve qu’on ne nous présente pas assez bien les personnages qui sont d’ailleurs un peu trop nombreux. J’avais parfois beaucoup de mal à me repérer.
Malgré, le caractère choquant de ces passages, je n’ai pas totalement su me plonger dans ce récit. Je manquais cruellement de bagages. C’est quoi un apriste ? Pourquoi sont-ils opposés au communisme ? Et les mouvements étudiants, ils manifestaient contre quoi ? Nombre de questions que ni l’auteur (mais ça je peux le comprendre), ni la préface ne nous explique. Je n’y connais pas grand chose à l’histoire du Pérou et j’aurais vraiment eu besoin d’éclaircissements sur le contexte géopolitique de ce pays.
Le style alterne bien entre descriptions et dialogues. Il n’est pas trop vieillot. Le récit est court et dynamique. J’ai terminé El Sexto en moins de 24 heures.
En conclusion, El Sexto est un récit poignant d’une prison péruvienne mais malheureusement, je suis passée à côté de nombreux éléments dû à mon ignorance de cette histoire et de cette époque.
Et ça commence ainsi :
« On nous a transférés de nuit. Nous sommes passés directement, par une porte, du quartier cellulaire du Dépôt, à la cour d’El Sexto.
De loin, grâce à l’éclairage urbain, nous pouvions distinguer la masse de la prison et au fond, dans la pénombre, des passerelles et des murs noirs. La cour, immense, était plongée, dans l’obscurité. A mesure que nous approchions, la bâtisse d’El Sexto grandissait. Nous marchions en silence. Enfin, à vingt pas, nous avons commencé à respirer sa pestilence. »
Auteur : José Maria Arguedas
Titre : El Sexto
Edition : Métailié
Genre : Classique, littérature étrangère
Pages : 188
tu me donnes envie de le lire, mais comme toi, le contexte historique de ce pays m’échappe totalement, ça vaudrait le coup d’ouvrir un bouquin d’histoire avant 🙂
Oui voilà ^^. C’est un sujet intéressant mais pas pour les novices…
c’est dommage le manque de préface, une explication aurait été la bienvenue… j’avoue que moi même, je ne savais pas du tout qu’au Pérou, ils avaient eu ce genre de manifestation. dommage, le sujet m’aurait bien plu
Il y a une mini préface avec une petite bio de l’auteur mais ça n’est pas suffisant pour moi.