L’Ecume des jours : ce titre léger et lumineux annonce une histoire d’amour drôle ou grinçante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans.
C’est un conte de l’époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, merveilleux et fantastique, féerique et déchirant. Dans cette oeuvre d’une modernité insolente, l’une des plus célèbres du Xxe siècle et livre-culte depuis plus de trente ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, le cauchemar va jusqu’au bout du désespoir.
Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l’amour absolu et la musique des noirs américains…Mon avis:
J’ai dû lire « L’écume des jours » pour le lycée. Alors que mon professeur et mes camarades criaient au chef-d’oeuvre, moi, je suis restée de marbre. En lisant ce roman, je n’avais qu’une envie : emmener Boris Vian voir un psy. Bizarre pour une fille comme moi habituée au fantastique et au fantasy hein ? Là, je ne suis pas arrivée à rentrer dans l’histoire. A chaque mot-valise, je pouffais « pff, c’est quoi cette connerie ? ». Pourtant, c’est un livre très original, je l’accorde. Quelle imagination, il avait ce Boris ! De nombreux thèmes apparaissent dans le roman: la maladie, l’amitié, l’amour… Tout ça en métaphores pas toujours facile à décortiquer. Je suis donc restée à côté du roman tout du long. Je suis heureuse d’apprendre aujourd’hui que je ne suis pas la seule dans ce cas grâce à l’article de Lasardine. J’ai refermé ce livre en me disant : « bon aller, ma culture générale s’enrichit ». Je ne sais pas si Boris Vian a écrit autre chose que du surréalisme et des chansons, si oui, peut-être me laisserai-je tenter à nouveau.
Extrait:
Ils regardèrent la nef. Il y avait une grande foule, tous les gens qui les connaissaient étaient là, écoutant la musique et se réjouissant d’une si belle cérémonie.
Le Chuiche et le Bedon, cabriolant dans leurs beaux habits, apparurent, précédant le Religieux qui conduisait le Chevêche. Tout le monde se leva et le Chevêche s’assit dans un grand fauteuil en velours. Le bruit des chaises sur les dalles était très harmonieux.
La musique s’arrêta soudain. Le Religieux s’agenouilla devant l’autel, tapa trois fois sa tête par terre et le Bedon se dirigea vers Colin et Chloé pour les mener à leur place tandis que le Chuiche faisait ranger les Enfants de Foi des deux côtés de l’autel. Il y avait maintenant un très profond silence dans l’église et les gens retenaient leur haleine.
Partout, des grandes lumières envoyaient des faisceaux de rayons sur des choses dorées qui les faisaient éclater dans tous les sens, et les larges raies jaunes et violettes de l’église donnaient à la nef l’aspect de l’abdomen d’une grosse guêpe couchée, vue de l’intérieur.
Très haut, les Musiciens commencèrent un chœur vague ; les nuages entraient; ils avaient une odeur de coriandre et d’herbe de montagnes. Il faisait chaud dans l’église et l’on se sentait enveloppé d’une atmosphère bénigne et ouatée.
Auteur: Boris Vian
Titre: L’écume des jours
Edition: Le livre de poche
Genre: Histoire d’amour, Surréalisme
Pages: 315