Je peux voir la canopée comme des vagues immobiles auxquelles seul le vent de la montagne donne une vie de mer sombre. Il traîne des brumes alanguies que le soleil levant finit toujours par enflammer. Au-delà, il y a un grand fleuve et bien au-delà la mer, lavraie, l’infinie, qui se dessine parfois comme un trait de lumière pour souligenr l’indéfini du ciel. J’aime cet endroit comme une escale de paix. Je suis un égaré ayant décidé de se poser, de rester là dans chaque instant des souffles. J’écoute l’oiseau, un chant sur la page de silence. A la fin du jour il y a des voix dans la vallée, isolées comme des notes échappées. J’apprends l’attente, celle de l’instant, celle de la pluie, des jours à venirs, de la nuit, de la première étoile, celle du feu pour les repas et pour réchauffers les soirs. J’attens sans impatience, en vivant l’instant comme une éternité. Ajouté à ce bonheur, il y a l’inattendu de cette vie là-haut, les coups de vent soudains qui annoncent l’orage. Il y a alors une plainte rugueuse des écorces blessées, un bavardage précipité du feuillage sous les ailes sombres des nuages, et je me régale d’un poignard de feu, derrière les voiles d’eau. Il me semble que ces instants-là ne peuvent finir.Si un tour du monde n’est pas dans vos moyens mais que vous en avez quand même envie de parcourir le monde, je vous conseille ce magnifique roman de Giraudeau. Il dresse le portrait des femmes qu’il a rencontré durant ces voyages mais aussi sa mère, sa voisine, son assistante,… D’Afrique en Amérique du Sud, préparez-vous à voyager et surtout à aimer. J’ai rarement eu l’occasion de sentir tout l’amour que l’écrivain a voulu nous montrer dans ce beau roman. De plus, Bernard Giraudeau a une plume magnifique comme en atteste l’extrait que je vous montre.Mon amour est ce vent insoumis, cette profondeur marine, une algue au plus fort du courant .
En Afrique, il n’y a pas les tabous des Blancs, Babo, il n’y a que la religion pour inventer cela.
Un réel coup de coeur pour moi ! Je ne regrette pas de l’avoir sorti de ma bibliothèque où il prenait la poussière depuis plus d’un an.
Auteur: Bernard Giraudeau
Titre: Les dames de nage
Genre: Roman, aventure, amour
Edition: Points
Pages: 250