Allez, je renoue enfin avec Aravind Adiga, l’auteur du génialissime tigre blanc. Dans cette histoire, on va suivre les habitants d’un vieil immeuble huppé, qu’un promoteur vient d’acquérir afin de construire un nouveau building. Il doit donc racheter tous les appartements avant de procéder à la démolition. Mais tout ne va pas se passer si facilement…
Grâce à une kyrielle de personnages, Aravind Adiga arrive encore à nous montrer toute la société indienne, et particulièrement les Mumbaikar (habitants de l’actuelle Bombay). En peu de pages, on a vraiment l’impression d’avoir un portrait détaillé de cette ville et de la manière dont ses habitants interagissent entre eux. Bon évidemment, si on préfère les romans bien rythmés, on risque de s’ennuyer avec le dernier homme de la tour.
Car du côté de l’intrigue, on ne peut pas dire qu’Adiga innove. Ce que je vous ai raconté en 3 phrases ci-dessus peut totalement résumer le roman. Il n’y a pas vraiment de surprise. On sent quasiment dès le départ comment tout cela va se terminer. Mais ce n’est pas la destination qui compte mais bien le voyage à travers toutes les vies esquissées dans ce roman, de ce vieux professeur, de cette famille communiste ou de celle dont un enfant est un retardé mental ou encore de la femme de ménage qui vit dans un bidonville et qui risque à tout moment d’être expulsé. Tant de destins qui doivent vivre ensemble…
Le style d’Aravind Adiga est toujours aussi intéressant. Néanmoins, j’avoue l’avoir trouvé moins « mordant » que dans ses écrits précédents. Il a un peu perdu de son côté cynique. Dommage, j’espère que cette absence n’était que passagère et qu’il nous reviendra vite avec un ouvrage aussi flamboyant que son premier roman !
Petit point sur l’édition de Buchet Chastel : j’ai regretté que les notes ont été relégués en fin de volume. C’était vraiment fastidieux de devoir aller fréquemment découvrir les définitions en fin d’ouvrage. En bas de page, cela aurait été bien plus aisé, surtout que les notes sont toujours très courtes (2 phrases maximum) !
Bref, Le dernier homme de la tour est un joli portrait de Mumbai mais il est loin d’égaler Le tigre blanc !
Escale 46/+75 : Mumbai, Inde
Auteur : Aravind Adiga
Titre : Le dernier homme de la tour
Edition : Buchet Chastel
Genre : Contemporain
Pages : 585
D’autres avis : Romain Dezwarte, L’ivre de lire, Chalipette, Lounima